Date de parution : 16/04/2026

Résumé : Cet ouvrage est né de la volonté de rendre hommage aux villageois syriens qui ont accueilli les équipes d'archéologues dont Danielle Stordeur a fait partie pendant plus de trente ans. Sur ce besoin s'est greffé le désir de faire connaître d'autres aspects de la vie d'archéologue de terrain en ajoutant l'évocation des problématiques, des méthodes, des doutes et des résultats de la recherche. Née au Liban, arabophone, Danielle Stordeur a établi des relations confiantes avec les ouvriers et leurs familles. Le livre est le résultat d'observations d'ordre ethnographique concernant des techniques : tissage, architecture. Une grande part est réservée à l'échange individuel avec les habitants côtoyés pendant les séjours dans leurs villages. Sont ainsi abordés les thèmes du statut des femmes, de la stérilité, de la polygamie. Mais aussi de l'adaptation à des problèmes traumatisants (départ obligé à cause de la construction d'un barrage) ou profonds, comme celui des croyances. Enfin un lien précieux rassemble les archéologues et les ouvriers autour des découvertes archéologiques, qui suscitent échanges et réflexions communes.Préhistorienne, initiée à cette discipline et à l'ethnographie par André Leroi-Gourhan, Danielle Stordeur a dirigé trois chantiers et mené des recherches axées sur la néolithisation au Proche-Orient. Grâce à ses fouilles dans la steppe de Palmyre, à El Kowm (site néolithique sédentaire) puis Qdeir (site néolithique nomade), elle s'est intéressée à l'origine de la complémentarité entre nomades et sédentaires. Jerf el Ahmar, sur le moyen Euphrate, lui a fourni des données exceptionnelles qui ont permis, grâce à un travail interdisciplinaire intense de mettre en lumière les débuts de l'agriculture. Dans ce même site on assiste au développement spectaculaire de l'architecture et à une image précise des premières différenciations sociales. Enfin Tell Aswad, dernière fouille qu'elle a dirigée, l'image d'une communauté de paysans néolithiques s'est dévoilée notamment à travers ses pratiques funéraires, qui s'expriment par une grande diversité et des créations exceptionnelles comme celle des crânes surmodelés.